Hérisson

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Hérisson
Nom vulgaire ou nom vernaculaire ambigu :
l'appellation « Hérisson » s'applique en français à plusieurs taxons distincts.
Description de cette image, également commentée ci-après
Hérissons, mangeant ou en boule.

Taxons concernés

Dans la famille des Erinaceidae

Dans la famille des Tenrecinae

Hérisson est un nom vernaculaire qui désigne, en français, divers petits mammifères insectivores disposant de poils agglomérés, durs, hérissés et piquants. Ce nom dérive du latin ericius.

Les espèces les plus connues des francophones sont le Hérisson commun (Erinaceus europaeus) et le Hérisson d'Europe orientale (Erinaceus concolor) mais il existe d'autres « hérissons » sur divers continents, y compris en Asie un genre apparenté mais dont les représentants sont dépourvus de piquants : les gymnures. Ces espèces sont parfois très éloignées sur l'arbre phylogénique, mais se ressemblent par convergence évolutive[1]. Plusieurs espèces comme le Hérisson malgache (Tenrec ecaudatus) sont encore consommées dans l'océan Indien, y compris à La Réunion, d'autres sont au contraire protégées.

Nomenclature[modifier | modifier le code]

La femelle du hérisson est appelée la « hérissonne »[2].

Par analogie, le terme « hérisson » peut désigner d'autres animaux pourvus de piquants ou à poils raides comme le Grand aulacode (Thryonomys swinderianus), un gros rongeur au poil très dur, appelé improprement « hérisson » en Afrique centrale. Mais aussi des espèces très éloignées comme certaines chenilles très poilues appelées « hérissonnes » (Arctiinae), les oursins, appelés parfois « hérissons de mer », les diodons appelés « poissons hérissons », etc.

Par ailleurs, il ne faut pas confondre les hérissons avec d’autres mammifères porteurs de piquants : les porcs-épics (de l'Ancien Monde (Hystricidae) ; du Nouveau Monde (Erethizontidae), les tenrecs, les échidnés.

Noms français et noms scientifiques correspondants[modifier | modifier le code]

Un hérisson plutôt gris foncé au nez noir.
Hérisson commun (Erinaceus europaeus).
Un hérisson au pelage tirant sur le beige.
Hérisson oriental (Erinaceus concolor).
Un hérisson avec des piquants assez courts et le nez rosé
Hérisson de Madagascar (Tenrec ecaudatus) ou Tangue.
Deux hérissons à oreilles dressées et au pelage très clair.
L'un des hérissons oreillards : Hemiechinus auritus.

Liste alphabétique des noms vernaculaires attestés en français[3].
Note : certaines espèces ont plusieurs noms et, les classifications évoluant encore, certains noms scientifiques ont peut-être un autre synonyme valide. En gras, l'espèce la plus connue des francophones.

On appelle aussi « hérissons d'Asie » les gymnures (Galericinae sp.) qui toutefois sont dépourvus de piquants[8].

Classification[modifier | modifier le code]

Erinaceinae est une sous-famille comportant des hérissons à piquants
(Erinaceus roumanicus).

Les hérissons sont classés dans les taxons suivants :

Physiologie, comportement et écologie[modifier | modifier le code]

Les caractéristiques générales des hérissons sont celles des petits mammifères insectivores, avec des nuances pour chaque espèce : voir les articles détaillés pour plus d'informations sur leur comportement ou leur physiologie respective.

Caractéristiques communes[modifier | modifier le code]

Hérissons se roulant pour embrocher des fruits, miniature du Bestiaire de Rochester.

Ils disposent généralement de poils agglomérés, durs, hérissés et piquants, mais il existe d'autres « hérissons » dont les représentants sont dépourvus d'épines comme les gymnures. Ce petit mammifère mesure entre 15 et 30 cm.

Les épines ont une fonction de protection. Les manuels antiques imaginaient qu'elles servaient à récolter de la nourriture, les hérissons étant censés grimper sur des pommiers ou des ceps de vignes, secouer leurs fruits pour les faire tomber et les embrocher pour alimenter avec ces prises leurs petits[11].

Il est possible d'accueillir les hérissons dans son jardin, ceux-ci pouvant vous débarrasser des insectes nuisibles. Il faut cependant veiller à ne pas laisser trainer des sacs plastique, des filets de légumes ou encore des pots de yaourts pour ne pas les blesser. Il ne faut également pas utiliser des produits nocifs dans son jardin, ceux-ci empoisonnant les insectes dont les hérissons se nourrissent[12].

Évolution[modifier | modifier le code]

Le Hérisson d'Algérie (Erinaceus algirus) et Neotetracus sinensis sont des espèces assez proches l'une de l'autre, de même que le Grand hérisson (Setifer setosus) l'est de Microgale longicaudata. Pourtant ce sont le Hérisson d'Algérie et le Grand hérisson qui ont un aspect physique très proches l'un de l'autre, ayant développé chacun des piquants de façon indépendante. Les poils piquants et durs se sont probablement révélés, de façon parallèle, une arme efficace contre les prédateurs de ces deux espèces plus grosses, contrairement à leur homologue respectif dont l'aspect fait penser aux musaraignes[13]. Il s'agit là d'un exemple classique de convergence évolutive.

Alimentation humaine[modifier | modifier le code]

Le hérisson (le « niglo ») est un plat traditionnel des tsiganes[14], mais plus du domaine de la tradition, du folklore, que de l'alimentation courante[15],[16].

Les hérissons dans la culture[modifier | modifier le code]

Les hérissons sont très présents dans la culture, le folklore et les croyances populaires[17].

On retrouve ainsi de nombreux noms de communes, lieux dits, cours d'eau dérivés du nom du hérisson[18].

En héraldique, le hérisson est souvent présent comme emblème sur des blasons.

Un hérisson est le personnage principal du court métrage d'animation russe Le Hérisson dans le brouillard de Iouri Norstein.

Le hérisson a inspiré le personnage de Sonic du jeu vidéo Sonic The Hedgehog sorti en 1991. Il est devenu en quelque sorte la mascotte de la firme nippone Sega, en réponse à Mario de Nintendo, dans la bataille des consoles de jeux video de salon des années 90.

Menaces[modifier | modifier le code]

Au Royaume-Uni, les populations de hérissons ont chuté de 36,5 millions d’individus dans les années 1950 à 1,55 million en 1995. Le déclin s'est encore accentué depuis lors : selon plusieurs études britanniques, en moins de vingt ans, les populations ont encore diminué de 30 % dans les zones urbaines et jusqu’à 75 % dans les campagnes[19].

En France, il n’existe aucune statistique mais la situation est vraisemblablement analogue, en particulier en raison de l'usage massif de pesticides qui intoxiquent les hérissons et du trafic automobile[19] (écrasés par les roues des voitures).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Le Mercredi, on converge... » (consulté le ).
  2. Informations lexicographiques et étymologiques de « hérisson » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
  3. Attention aux appellations et traductions fantaisistes circulant sur l'Internet.
  4. Hérisson sur Terra nova.
  5. a b c d e f g h et i « Hérisson »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) sur l'Encyclopédie Larousse en ligne.
  6. a b c d e f g h i j k l m et n (en) Murray Wrobel, 2007. Elsevier's dictionary of mammals: in Latin, English, German, French and Italian. Elsevier, 2007. (ISBN 0444518770), 9780444518774. 857 pages. Rechercher dans le document numérisé.
  7. Le Petit futé, Namibie Lire en ligne page 56.
  8. a et b Meyer C., ed. sc., 2009, Dictionnaire des Sciences Animales. consulter en ligne. Montpellier, France, Cirad.
  9. a et b Nom vernaculaire en français d’après Termium plus, la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada.
  10. XMLittré v2.0 : Hérisson.
  11. Charles Cahier, Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature, Paris, tome II, 1848–1859, p. 178.
  12. « Hérisson : 24 choses à savoir sur cet animal indispensable », sur Mon Jardin & ma maison, (consulté le ).
  13. R. Dawkins, 1941. Climbing Monts Improbable. Ed. W. W. Norton & Company. (ISBN 0-393-03930-7). Lire le document en ligne, Chapitre 1 et figure 1.9.
  14. Florian Loisy, « Le hérisson, « repas traditionnel » des Gens du voyage », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  15. Michael Stewart et Patrick Williams, Des Tsiganes en Europe, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, coll. « Ethnologie de la France », , 284 p. (ISBN 978-2-7351-1389-7, lire en ligne), Chapitre Les « compagnons du buisson » Le hérisson au pays des Tsiganes par Alain Reyniers p. 141-162.
  16. « Hérissons mangés au barbecue: une «tradition ancrée» devant le tribunal de Namur », sur soirmag.lesoir.be, (consulté le ).
  17. [PDF] Évolution de l'image du hérisson, troisième partie d'une thèse de l'École Vétérinaire de Nantes. 2001.
  18. FRAPNA Rhône, Cahier Nature Culture Hérisson, Villeurbanne, FRAPNA, , 35 p. (ISBN 978-2-9523695-5-8 et 2-9523695-5-0, lire en ligne).
  19. a et b Audrey Garric, « La France va-t-elle sauver ses hérissons ? », sur Eco(lo).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]